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Études postsecondaires en français en Ontario : les élèves du secondaire s’expriment

Des élèves dans une salle de classe assis et debout sur des tables.

Des centaines d'élèves franco-ontariens ont partagé dans un sondage leurs intentions et leurs perceptions au sujet de l'éducation postsecondaire (archives).

Photo : Radio-Canada

Une université franco-sudburoise aurait intérêt à offrir une grande variété de programmes en sciences naturelles, en génie et en commerce pour assurer sa viabilité, selon un sondage mené par la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO).

C’est un des constats qui ressort d’un document à l’intention non seulement des dirigeants d’une future université francophone à Sudbury, mais aussi de l’ensemble des établissements universitaires ontariens qui proposent des programmes en français.

Près de 850 élèves francophone de la 7e à la 12e année d’un peu partout en province ont répondu au sondage, un nombre suffisant pour en tirer des conclusions, selon Mélina Leroux, directrice générale de la FESFO.

On avait remarqué depuis le début de l’année 2021 qu’il semblait y avoir un besoin d’affirmation des jeunes quant à l’avenir des institutions postsecondaires, parce que ça n’allait pas super bien, explique-t-elle.

Le porte-parole de la Coalition nord-ontarienne pour une université francophone, Denis Constantineau, note que le point de vue des jeunes est primordial. Un sondage comme celui-là est important, et ça nous en prend beaucoup d’autres.

Denis Constantineau accorde une entrevue.

Denis Constantineau est directeur général du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury et porte-parole de la Coalition nord-ontarienne pour une université francophone.

Photo : Radio-Canada

Crise à l'Université Laurentienne

Consulter le dossier complet

Blason bleu et jaune.

Quant au professeur de droit à l’Université d’Ottawa François Larocque, il souligne que la jeunesse franco-ontarienne est engagée et l’a toujours été. On peut remonter au début de la FESFO, aux débuts des mouvements étudiants des années 60.

On a absolument l'avantage d’être à l’écoute des jeunes qui sont la relève.

Une citation de François Larocque, professeur de droit, Université d'Ottawa

Si l’intérêt pour les sciences naturelles, le génie et le commerce augmente, à l'opposé, les sciences humaines ne représenteront que 20 % des demandes d’admission à partir de 2026.

Cette baisse d'intérêt intervient cinq ans plus tôt que chez les élèves anglophones, pour lesquels la diminution des inscriptions dans ces programmes est également observée, mais à un rythme moins rapide.

La tendance à la baisse s'observe aussi dans les demandes d’admission du domaine de la santé. Cependant, les programmes sont encore très populaires et connaissent un certain regain de popularité depuis le début de la pandémie.

Mme Leroux souligne que les résultats ont un peu surpris les adultes qui ont rédigé le rapport, mais pas les élèves. Ils disaient : "Bien oui, c’est ce qui nous intéresse, ça ne nous surprend pas du tout".

L’objectif principal, c’est de permettre à nos jeunes de poursuivre dans le continuum d’éducation jusqu’au niveau postsecondaire, ajoute la directrice générale de la FESFO. C’est important de leur faire cette place dans tous les types de programmes.

Le professeur en études politiques à l’Université d’Ottawa François Charbonneau note que les universités doivent trouver un juste équilibre.

Une vraie université, elle est inscrite dans son milieu, et elle aspire à l’universel aussi, dit-il.

Oui, il faut absolument être en mesure de répondre aux aspirations des étudiants franco-ontariens, qui sont des étudiants comme les autres, mais qui espèrent atteindre l’universel par l’intermédiaire de la langue française.

Une citation de François Charbonneau, professeur en études politiques, Université d’Ottawa

Pour qu’une université ait un sens, ça ne peut pas être une université qui répond uniquement aux besoins du moment, il y a toujours une fluctuation dans le temps, ajoute M. Charbonneau.

François Charbonneau accorde une entrevue.

François Charbonneau, professeur en études politiques à l’Université d’Ottawa

Photo : Capture d'écran, Youtube

François Larocque ajoute qu’une université francophone à Sudbury doit aussi donner l’accès à la communauté à un réseau d’expertise sur la communauté elle-même.

Je pense à des sociologues, à des historiens, à des philosophes. Tout ça demeure important même si le sondage indique une tendance vers les sciences. Je crois qu’il nous faut une panoplie complète, avec peut-être une emphase sur les sciences pour répondre à la demande.

Une citation de François Larocque, professeur de droit, Université d'Ottawa

En plus de recommander la création de programmes qui correspondent à leurs intérêts, les répondants au sondage de la FESFO suggèrent en majorité aux universités d’offrir un enseignement conçu non seulement pour eux, mais aussi pour les francophones d’ailleurs au pays et dans le monde.

François Larocque pose en souriant.

François Larocque est professeur titulaire de la Chaire de recherche en droits et enjeux linguistiques à l’Université d’Ottawa.

Photo : Valérie Charbonneau/Université d'Ottawa

Toujours selon le sondage, le coût de la vie est un des critères les plus importants chez les jeunes Franco-Ontariens qui s'apprêtent à choisir un établissement universitaire.

Le prestige de l’établissement, la garantie d’un emploi après les études, le maintien d’un réseau d’amis et la vie de campus sont aussi des facteurs importants pour plus des trois quarts des personnes sondées.

La FESFO estime qu’une université franco-sudburoise pourrait profiter d’un avantage de plusieurs de ces critères, dont le coût de la vie à Sudbury, moins élevé qu’à Toronto.

Une gouvernance par, pour et avec la communauté

La FESFO et le Regroupement étudiant franco-ontarien ont lancé lundi une pétition pour demander le rapatriement à l’Université de Sudbury de tous les programmes et des cours offerts en français à la Laurentienne.

La préposition avec semble avoir une importance particulière pour les jeunes du secondaire qui ont répondu au sondage de la FESFO.

Il ne faut pas oublier que lorsqu’une institution vient s’installer, peu importe le type, il faut avoir une connaissance de la communauté, affirme Mélina Leroux.

Le fait qu’on ne demande pas juste "un par et pour", mais aussi un "avec" [la communauté francophone] permet d’avoir une meilleure amélioration constante de ce qui est offert.

Une citation de Mélina Leroux, directrice générale, Fédération de la jeunesse franco-ontarienne

Elle note que la communauté sudburoise est prête à donner un coup de pouce, à aider à construire [une université francophone].

La participation aux activités de la communauté et la disponibilité de stage dans les institutions et organisations franco-ontariennes, surtout pour les élèves de l’Est et du Nord de l’Ontario, se retrouvent parmi les idées les plus populaires chez les jeunes en lien avec la gouvernance.

Selon François Charbonneau, les jeunes du Sud de l’Ontario sont moins exposés à la communauté francophone que ceux de l’Est ou du Nord-Est.

Pour sa part, François Larocque souligne l’importance des stages en français, particulièrement dans le domaine du droit. Il y a plusieurs métiers qui ne s’apprennent pas juste dans les murs d’une faculté universitaire. Ça prend des opportunités d’apprentissage en français pour la relève.

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